Rosés de saison
En date du 28 mai, la SAQ proposait une sélection d’un peu moins de 300 vins rosés (281 plus exactement), tous formats confondus. Il n’en manque que 84 pour être en mesure de siroter un rosé différent tous les jours de l’année. Seriez-vous d’ailleurs capable de « boire » la vie en rose pendant 365 jours ? Nous connaissons tous bien évidemment la réponse. Non. Pour le dire simplement, la saison estivale colle à ce point à la peau du rosé qu’il donne l’impression de troquer votre coup de soleil saisonnier pour un coup de rosé. Avec toute la palette de tonalités afférentes, qu’elles soient saumonée-litchi ou cerise-corail.
L’offre est-elle à la hauteur de la demande ? Côté prix, il semble bien que vous ne soyez pas prêt à y mettre le paquet, le rosé étant, pour une majorité, un jaja agile à rendre gagas les plus festifs d’entre vous. Surtout autour d’une piscine. Mais voilà, c’est comme le chien qui se mord la queue : en fonction des ventes de la saison précédente, le monopole lui, tire ses conclusions et propose donc ce qui marche, c’est-à-dire des rosés d’entrée de gamme bénéficiant de volumes conséquents, la grande majorité nichant sous la barre des 20 $.
Qui plus est, et voilà qui apparaîtra aberrant, les « grands » rosés (oui, ils existent au même titre que les grands vins blancs ou autres grands vins rouges !) sont proposés en ce début de saison (28 mai) en doses plus qu’homéopathiques. Où sont d’ailleurs les membres de l’élite des rosés de Provence — ces Rimauresq, Margüi, Jas d’Esclans, Roquefort, Peirecèdes, Richeaume, Sainte-Marguerite, Minuty et autre Château Saint-Maur —, pour n’en citer que quelques-uns ? La question cependant demeure : jusqu’où êtes-vous prêt à mettre la main à la poche pour flirter avec l’exceptionnel ?
Revenons tout de même sur terre. Il existe une batterie de bons rosés disponibles. L’association A3 Québec (regroupant 69 agences de vins et spiritueux) invitait cette semaine la presse à déguster une trentaine de rosés. La qualité d’un bon rosé ? Netteté, éclat, fraîcheur, nuance et équilibre. Un trait de personnalité en prime n’est pas pour déplaire non plus. Dégustés à l’aveugle, je dois avouer moi-même avoir parfois été surpris des résultats. En voici une dizaine, brièvement commentés, tous sous la barre des 20 $ et notés ★★1 / 2. À l’exception du Pétale de Rose 2019 (Côtes de Provence, France – 20,80 $ – 425496) de Régine Sumeire qui, depuis plus de deux décennies maintenant, demeure d’une régularité qualitative exceptionnelle ; l’archétype du rosé d’un éclat de sève se partageant finesse et sensibilité. (5) © ★★★1 / 2